dimanche 30 juillet 2017

Les vins de Tonnerre, Chablis et Auxerre

La dégustation continue en Bourgogne !

 

Du 25 au 28 juillet 2017


25 juillet : 44 km, total 350 km
 Nous voilà repartis de bon midi, par un temps maussade. Nous prenons le train pour Alésia, en gardant pourtant notre combativité. En effet aujourd'hui, nous devrons batailler un peu avec la météo. Nous longeons le canal de Bourgogne, d'écluse en écluse, sans pourtant écluser un seul verre de vin. Nous passons à proximité des mystérieux coteaux de l'Auxois sans apercevoir un seul pied de vigne. Nous n'avons pas le temps de partir à l'attaque de cette appellation méconnue, et restons le long du canal, si confortable à rouler, de par sa platitude. Seules les averses à répétition nous retardent par le balai de l'enfilage-désenfilage des tenues de pluie. Mais au moins on n'a pas trop chaud.
Nous passons Montbar en restant toujours sobres, et nous ravitaillons en eau chez un éclusier fort aimable. Nous trouvons dès 17h30 un campement idéal. Le ciel se dégage et le soleil pointe son nez. Cette soirée prend un air de vacances. Que demande le peuple ?

Nous ne sommes pas à l'étroit pour camper le long du canal de Bourgogne. Quelque part entre Dijon et Tonnerre.






26 juillet 2017, 48 km, 1 bouteille de Tonnerre
Nous repartons tardivement sous le soleil. Le canal longe la rivière Armançon, dans laquelle nous nous baignons à midi, au pied d'un barrage vieillissant.


Le barrage de Tanlay. Nous prions pour qu'il ne cède pas pendant que nous mangeons notre taboulé.
Sur le canal, on découvre avec intérêt le fonctionnement des écluses et l'activité saisonnière qu'elles génèrent pour le passage des plaisanciers. 






















 Nous traversons une zone agricole où l'absence de vigne nous change un peu après les côtes de Beaune. Les coteaux ici sont en proie aux tracteurs géants et à la céréaliculture. 




Avant Tonnerre, nous quittons le canal en coupant vers Molosme pour rendre visite à une viticultrice du Tonnerrois à 16 heures. Nous montons entre prairies et forêts dans une ambiance presque alpine. Et soudain, en haut d'une côte : la vigne. Ici, elle se mérite. Le pays est très vallonné. 


Céline Coté est viticultrice depuis 1999. Elle a repris le vignoble de son père de 2 ha et l'a agrandi jusqu'à 6 ha qu'elle exploite et vinifie avec un salarié à temps plein. Toujours dans l'appellation régionale Bourgogne, les vins de Tonnerre peuvent bénéficier d'une appellation sous-régionale : Bourgogne-Tonnerre, pour les blancs (chardonnay), et Bourgogne-Epineuil pour les rouges cultivés autour de ce village. Pas d'appellation village ni de cru. Proche de la Champagne et de la Côte d'Or, ce vignoble est convoité par les grands producteurs de champagne et bourgogne qui achètent des vignes pour produire du Crémant de Bourgogne voire du Mousseux afin de satisfaire leurs commandes à l'export. Toujours la logique des gros qui mangent les petits... Et ça n'aide pas la Bio à se développer (ils sont 3 dans le tonnerrois), d'autant que beaucoup ont fait marche arrière en 2016 avec les fortes pressions de mildiou, et ont préféré retourner en conventionnel.
Céline travaille intégralement ses sols, dont 1 ha avec son cheval. 


Outil de traction animale, travaille à la fois l'inter-rang et sur le rang de chaque côté.

 Les pentes vont jusqu'à 45 % sur les parcelles de cette courageuses viticultrice. 


 Elle nous fait visiter son chai tout en discutant de notre projet. Elle nous conseille au regard de son expérience personnelle, nous donne des informations chiffrées. Comme d'habitude, l'échange est très intéressant. Ces dernières années, elle a souffert du gel et de la grêle. 2016 a été une année difficile. Mais avec ses 17 années d'expérience, elle arrive à faire face et la trésorerie tient bon. Elle souligne l'importance de prendre en compte ces mauvaises années dans les moyennes d'estimation quand on monte son prévisionnel de ventes pour l'installation.
Nous finissons évidemment par une dégustation. Son Tonnerre blanc 2015 nous plaît bien, exprimant la typicité du Chardonnay, plus vif que les vins de Mâcon et un peu moins gras. 




La pluie nous accompagne jusqu'à Tonnerre où nous échouons crevés au camping. Après une douche chaude, nous dégustons une bouteille de Tonnerre de Céline avec nos pâtes au parmesan.


27 juillet, 39 km, total 438 km
Nous partons pour une fois de bonne heure : il faut plier la tente avant la pluie. Encore une mauvaise journée. Vent de face, crachin breton, route passante avec des camions qui nous frôlent. Et en plus, ça monte vachement pour faire Tonnerre-Chablis. Nous optons pour les petites routes et ça redevient vite plus supportable.

Qu'est-ce que ça monte entre Tonnerre et Chablis !

 
Ce jour là, on en bave !


Vive les escargots de Bourgogne (remarquer l'escargot à gauche de Bastien)



Une pente interminable à contre-vent pour monter à Préhy (village inclus dans l'appellation Chablis) nous vide de nos forces et nous scie les jarrets. Nous arrivons au domaine Brocard pour une visite dégustation. "Ah bon, le domaine fait 250 ha ??". Ça nous change un peu. Nous avons le droit à la dégustation commentée par l'employée italienne qui sert ses discours bien rodés, passant du français à l'anglais selon la tablée. 
Les vins de Chablis sont fidèles à leur réputation : "tendus". Ils sont bien vifs (acides), avec des arômes d'agrumes et moins de rondeur que ceux de la Bourgogne sud, et souvent plus de minéralité. Les chablisiens mettent en avant leur sacro-saint sous-sol calcaire du Kiméridgien qui leur confère cette fameuse minéralité. 
Mais ils ont aussi l'approche "micro-parcellaire" de la Côte d'Or en jouant sur l'exposition différente des coteaux, et certaines cuvées nous surprennent par leurs arômes fruités, et leur gras. Notamment une cuvée travaillée en biodynamie dans laquelle nous sentons de la pâte de coing, un délice. 
Après visite d'un chai d'apparat plein de foudres rutilants (mais ce ne sont que des foudres de Chablis et pas des foudres de Tonnerre), et d'une coupe de sous-sol dans leur caveau, nous apprenons que la visite-dégustation est au tarif de 15 euros par personne. Encore une surprise de ce Chablis particulier. 


L'alternance des couches de calcaires et craies du Kiméridgien est bien visible dans ce sous-sol


Nous dévalons à toute vitesse sur Chablis où nous déjeunons à l'abri des trombes d'eau, dans un routier avec notre ami Grégoire qui est dans le coin pour le boulot. Ça requinque et ça réconforte, mais nous n'irons pas plus loin aujourd'hui. Le camping de Chablis s'avère idéal par temps de pluie. Vaste préau, prises électriques, wifi gratuit, et, ce qui achève de nous séduire, un petit bosquet de plantes aromatiques à disposition des campeurs.

Grégoire fait son essai de Brompton entre 2 averses, devant la cave coopérative La Chablisienne

28 juillet, 53 km, total 491 km
On quitte le Chablis en direction des côtes d'Auxerre. Pour passer de la vallée du Serein à celle de l'Yonne, ça monte vers Courgis, et au "col", la vue sur le vignoble de Chablis est magique. 




 Nous passons, tout petits, sous une éolienne en action, et descendons sur Chitry, dans les côtes d'Auxerre, puis Saint Bris Le Vineux. 


Ayant gagné les rives de l'Yonne, nous trouvons le Domaine d'Edouard, et son patron, ledit Edouard. De formation agronomique lui aussi, il nous emmène directement voir les vignes. Cela nous enchante car les viticulteurs ne le font pas souvent. En haut du coteau, la vue porte loin. Auxerre d'un côté, les hauts du Chablis de l'autre avec leurs éoliennes. Et au milieu, les vignes d'Edouard, récupérées en 2014. 



 Le jeune viticulteur apprécie la diversité du paysage : champs, cerisiers. "Ce n'est pas une mer de vigne". Le vignoble d'Auxerre, prospère autrefois a été un peu oublié. Pourtant Edouard aime sa vigne et ses terroirs répartis sur deux versants différents. Ayant suivi un bac pro viti-vini puis travaillé chez des vignerons de Chablis, il a mûrit son projet d'installation depuis 2010. Son passé professionnel lui a donné une bonne maîtrise de l'approche commerciale et son projet de développement est bien défini.


 Nous discutons un bon moment d'aspects techniques et stratégiques avant de redescendre au chai. Nous aimons beaucoup son Bourgogne Côtes d'Auxerre blanc et dégustons également son rosé, son rouge en pinot noir et enfin son Crémant de Bourgogne extra-brut à la façon des champagnes.
Edouard vinifie aussi à part un cépage mis de côté par ses collègues : le César. Il en fait une micro-cuvée qui marche bien. Il veut développer les cuvées et l'approche parcellaire par terroirs, et augmenter régulièrement la vente de bouteilles par rapport au vrac. Son projet suivant sera de s'équiper d'un chai moderne semi-enterré à flanc de coteau, mais il ne faut pas être trop pressé. Nous l'aidons à rentrer des fûts "de plusieurs vins" qu'il va nettoyer les jours suivants. Son chai actuel est déjà bien rempli et il rêve d'avoir un jour plus de place. Nous devons ruser en serrant et en empilant les barriques vides. Sur ce petit coup de main que nous sommes ravis d'avoir pu lui donner en remerciement du temps consacré, nous quittons Edouard et les côtes d'Auxerre. Direction Sancerre. Mais ceci est une autre histoire... A nouveau, nous longerons un canal, celui du Nivernais cette fois. Le soir, nous goûtons à notre dernière bouteille de chardonnay, car les cépages ne seront plus les mêmes en bord de Loire. Le bourgogne blanc du domaine d'Edouard accompagne bien notre taboulé-merguez en camping sauvage.


 

mardi 25 juillet 2017

Première étape viticole, les bourgognes de Mâcon à Dijon

Enfin dans le vif du sujet !

Du 17 au 23 juillet 2017

Après tous ces préparatifs et préliminaires, nous voici rendus en Bourgogne, terre vigneronne par excellence. 

Y arriver n'a pas été sans mal. Après une descente sans encombres du plateau ardéchois vers la vallée du Rhône (que nous avions déjà "cyclo-dégustée" l'été dernier), nous voici sur une piste cyclable, roulant vers la gare la plus proche afin de nous "trainsporter" jusqu'à Mâcon. 
Soudain, une voiture nous fonce dessus, effectuant un demi-tour entre platanes peu académique. Dans la panique, le jeune conducteur se trompe et accélère au lieu de freiner. Il emboutit Bastien qui, propulsé contre Blandine, éjecte celle-ci 2 mètres plus bas dans le fossé. Grosse frayeur, plus de peur que de mal heureusement. Un genou écorché pour Blandine, un guidon tordu, et plus gênant, la fixation de sa sacoche avant foutue. Bastien n'a pas de casse, le sac à dos ayant amorti le choc... Que faire ? Envoyer ce jeune conducteur au tribunal en appelant la gendarmerie (il nous avoue ne pas avoir d'assurance !) ? Encore sous le choc nous préférons opter pour un arrangement à l'amiable. Puis nous repartons découragés, dégoutés, tourneboulés, vers la gare. Nous passons 24h à Lyon pour pouvoir réparer, ce qui nous permet d'aller voir de la famille, excellente consolation. Merci pour leur accueil tant chaleureux qu'improvisé.

Fin de la parenthèse, et arrivée à Mâcon le 18 juillet en milieu de journée. 

Le méconnu Mâconnais

18 juillet - 28 km,
N'y connaissant rien aux vins de Bourgogne, il nous faut dégrossir le travail en commençant par une dégustation. Nous tombons par hasard sur la cave coopérative de Charnay-les-Mâcon, regroupant 150 ha en mâconnais et nord-beaujolais (les deux appellations se touchent). Les explications que nous y trouvons complètent la doc de l'office du tourisme. Les vins en Bourgogne sud sont classés entre différentes appellations par ordre hiérarchique en termes de qualité (exigence du cahier des charges) :
  • L'AOP générique Bourgogne, qui n'est en fait pas beaucoup utilisée par les viticulteurs indépendants dans le Mâconnais. Elle a elle-même des déclinaisons possibles (Bourgogne Aligoté, etc.)
  • L'appellation "régionale" Mâcon.
  • L'appellation "Mâcon-Villages" ou "Mâcon + nom d'un village" si les raisins sont tous récoltés dans le même village (exemple Mâcon-Solutré, Mâcon-Charnay, etc.).
  • L'appellation communale, pour les vignes situées sur certains terroirs reconnus (exemple Saint Véran, Pouilly-Fuissé, Viré-Clissé, Pouilly-Vinzelles, etc.)
  • Pas de 1er Cru ni de Grand Cru, merci bien, pas de ça chez nous !

Le cépage utilisé presque exclusivement pour les blancs est le chardonnay, ainsi appelé car il aimerait les sols à chardons. Globalement, les sols sont calcaires avec une terre brune parfois tendant sur l'orange. Pour le vin rouge, c'est principalement du gamay comme dans le beaujolais. Le fief du Pinot noir ne commence qu'un peut plus au nord...

A retenir de cette première dégustation (sur des 2015) :
  • Mâcon Blanc : fleuri, léger, gras et rond mais avec une légère amertume par derrière.
  • Saint-Véran (blanc) : plus vif, moins fleuri mais moins d'amertume.
  • Pouilly-Fuissé : gras et beurré, légèrement boisé.
  • Mâcon Rouge : épicé et fruité, mais peu tannique et discret. 
N'ayant bu que 5 verres de dégustation, nous ne parcourons au total que 28 km ce jour là ! Nous découvrons la voie verte (piste cyclable de Saône et Loire), et traversons déjà de beaux villages bourguignons. Nous faisons notre première nuit en camping sauvage, dérangés par une fête tardive dans une maison à proximité de notre coin d'herbe.


19 juillet - 41 km,
Le lendemain, petit-dej' dans les vignes avec vue sur la Roche de Solutré, fierté des locaux pour son terroir et aussi parce que Mitterrand en personne venait y promener. Nous ne montons pas jusque là-haut car ça monte sévère et nous manquons de sommeil...
Certains coteaux sont très raides. Mais ça ne fait pas peur aux tracteurs enjambeurs ! Au fond la Roche de Solutré.


Les vignes sont très étroites en général en Bourgogne, plantées à 1,20 m de large. Il faut des tracteurs enjambeurs.


Nous faisons une petite boucle autour de Mâcon pour visiter les villages renommés. Les coteaux sont beaux mais pas de tout repos à vélo. Nous traversons le hameau de Pouilly, bien léché, et montons à Fuissé. La maison Joseph Burrier- château de Beauregard, domaine de 42 hectares de vignoble y tient une "oenothèque" avec une gamme de vin assez diversifiée. Nous mettons l'employée au courant de notre démarche. Il faut bien expliquer qu'un oenocyclotouriste n'est pas un bon client. Mais nous sommes de futurs vignerons, et elle est aussi fille de viticulteur. Elle nous offre gentiment une bonne séance de dégustation sur la gamme locale en 2015 : Mâcon-Solutré, Saint-Véran, Pouilly-Fuissé. Nous trouvons le dernier un peu trop marqué par le bois. Il faut dire que ces blancs sont élevés voire vinifiés en fût, et qu'ils sont faits pour vieillir, le bois s'estompant avec l'âge. Notre hôtesse nous fait goûter un Pouilly-Fuissé un peu plus vieux (2012) nous expliquant que ces vins prennent parfois avec l'âge des notes grillées. Nous les trouvons et les apprécions beaucoup ! Très intéressant. 







La prise de notes s'impose !

L'église et les vignes de Fuissé

Fuissé vu de haut... (Obligés de remonter pour aller à l'étape suivante !)
L'après-midi, nous rencontrons à Chaintré un viticulteur bio au domaine Mathias. Nous sommes contents d'en trouver un par hasard, car ici les domaines affichent peu leur orientation en bio sur les panneaux. Nous recevons un accueil chaleureux. Gilles Mathias comprend bien notre démarche et partage avec plaisir son expérience. Il nous fait visiter le chai, nous raconte sa conversion et nous donne des conseils pour notre projet. Un beau moment d'échange très encourageant. 
Il nous met en garde sur le travail du sol lors du passage en bio car casser trop de racines superficielles affecte le rendement les premières années : "il ne faut pas oublier de faire du vin" nous dit-il plusieurs fois. Il nous offre un verre d'un excellent Pouilly-Fuissé plein de gras et pas trop boisé. Merci Gilles Mathias !


Gilles Mathias, à l'entrée de son caveau au moment de se séparer

Les contacts des deux vignerons suivants nous ont été donnés par Philippe Doherty, ancien professeur aux beaux-arts à Paris et grand amateur de vin qui vit désormais en Dordogne. 

Nous rencontrons les Bret Brothers le même jour, à Vinzelles au domaine de la Soufrandière. Les frères Bret ont réalisé leur rêve d'enfants en devenant vignerons. Ils ont repris le domaine de leur grand père coopérateur avec 4 ha de Chardonnay en appellations Pouilly-Vinzelles et Mâcon-Vinzelles, et ont donc créé l'activité vinification à la Soufrandière. N'ayant pas la possibilité d'acquérir plus de surface, ils achètent de la vendange à divers domaines qu'ils ont accompagné vers la conversion en Bio.
Rien n'est laissé au hasard chez les Bret Brothers : les vignes et les chais sont impeccables, fonctionnels, tout est fait pour que l'élevage des vins soit réalisé dans les meilleures conditions (vigilance sur toute pollution extérieure, respect du calendrier lunaire ...). Nous retenons de cette rencontre que la rigueur et la détermination sont des qualités pour réussir.

 Jean-Guillaume nous explique comment il gère l'enherbement en travaillant aux disques butteurs et aux lames bineuses en perturbant le moins possible les racines de la vigne.

Un grand merci à Jean-Guillaume d'avoir pris autant à cœur de partager son métier et de nous avoir offert cette fabuleuse bouteille de Pouilly-Vinzelles 2015 issue des vignes que nous avons visitées. (Elle a été dégustée le soir même au camping, bien fraîche grâce au ruisseau à 12°C qui sort des grottes d'Azé.)





Forts de cette journée bien remplie, nous pédalons jusqu'à Azé où nous trouvons beaucoup de confort : Calme, douche, toilettes, Internet et frigo artisanal !

20 juillet - 18 km,
Matinée connectée au wifi du camping, nous partons à 15h pour rejoindre Cruzilles. Nous arrivons au Domaine Guillot-Broux à 16h30 après avoir baptisé nos vêtements de pluie.
Nous ne repartirons qu'à 20h enivrés autant par les paroles d'Emmanuel Guillot-Broux que par la dégustation de sa gamme complète en Mâcon et Mâcon-village blancs et rouges.

Oui, on a tout goûté ! Et c'était tellement délicieux qu'on n'a pas trop craché ...
 Tout en nous racontant son histoire et ses choix, Emmanuel nous donne des conseils précis et pertinents pour notre projet. Il attache une importance particulière à la rigueur des prix pratiqués par le vigneron et à l'émotion que doit transmettre un vin et son histoire quelque soit son appellation. "Manu Guillot" est notamment le héro et co-auteur de la BD "Un grand Bourgogne oublié" que l'on a hâte de lire.


La visite du chai est également instructive et gouleyante puisque nous y dégustons aussi 2 cuvées 2016 prêtes à être embouteillées.


Nous découvrons avec autant de surprise que d'intérêt gustatif le pinot noir et la vinification en grappes entières.
Merci Manu et à bientôt pour les vendanges !

Bilan du Mâconnais : 2 cépages rouge (Pinot noir et Gamay) + 1 cépage blanc (Chardonnay) - Notion de climats = combinaison parcelle-terroir-exposition.
- Vinification en fûts (ou "pièces bourguignonnes")
--> De très très nombreuses cuvées dues aux multiples appellations + multiples climats
--> Des vignerons très accueillants et disponibles pour discuter avec nous

Dans la soirée, nous pédalons avec des ailes aux pieds, bien remontés par cette visite et la dégustation. Nous franchissons le col de Brancion comme qui rigole et redescendons jusqu'à Nogent, sur un versant beaucoup plus agricole. Nous faisons du camping sauvage dans les pâturages.

On a beaucoup aimé les paysages vallonnés du maconnais

Lumière du soir entre Mâcon et Chalons... Une plaine sans vignes sépare les 2 vignobles

La tente, un peu large, rentre tout juste dans ce sentier à vaches

21 juillet - 59 km,
Ce vendredi, nous pédalons un peu plus. Après des ablutions matinales au lac de Laive, nous traversons la forêt de la Ferté pour rejoindre la côte chalonnaise à Buxy. Puis nous continuons la route des coteaux vers le nord. Nous avons rendez-vous avec un jeune vigneron à Rully, non loin de Mercurey. Le domaine Lefort nous a été recommandé par Jean-Guillaume Bret et Emmanuel Guillot-Broux. David Lefort est installé depuis 7 ans et a suivi le parcours du combattant des aides aux Jeunes Agriculteurs, de l'accès au foncier, des prévisionnels imprévisibles... 

Il exploite aujourd'hui 5 ha qu'il travaille parfois à cheval quand il a les moyens de s'offrir un prestataire. Ses vins sont peu sulfités et vendus par certains caviste dans la catégorie des vins Nature. Cette catégorie ne possède pas de cahier des charges strict. Le principe est de vinifier avec des levures indigènes, et de limiter la dose de soufre bien en-dessous des seuils autorisés en bio. (A différencier des vins "zéro sulfites" qui peuvent être vinifiés avec des levures du commerce).
Le chai à cuves de David Lefort est petit, mais le caveau à barriques en sous-sol est spacieux et magnifique. 
Tout comme Emmanuel Guillot, David ne débourbe pas ses blancs et les vinifie en fûts. Il encuve également tout ou partie de son rouge en grappes entières (avec rafles). 

David a fait l'exploit de partir de zéro, sans être issu du milieu. Il commence à exporter ses bouteilles, et a créé lui aussi une société pour acheter du raisin à des collègues et produire un peu plus de bouteilles.


David Lefort est aussi fabricant de meubles en lattes de barrique (OAK design)


Nous quittons David un peu tard et trouvons avant la nuit un bivouac le long du canal du Centre.


22 juillet - 53 km, Total 305 km de vélo depuis Monbazillac
Réveil matinal au bord du canal
  Ce samedi est consacré à la visite des côtes de Beaune et Côtes de Nuit. Nous arrivons dans la zone des grands crus, et il n'est pas aisé de rencontrer des professionnels. Dans un caveau municipal, devant lequel sont garées porches et ferraris, on nous demande "si on vient pour acheter" avant de nous proposer une dégustation à 15 euros. Nous entrons dans la Bourgogne sur-cotée, où le vin des hommes est aussi cher que leur temps. Nous nous contenterons de traverser ses villages et terroirs à vélo, en faisant faire un break à nos papilles pourtant aux aguets. 

Une journée pleine de dénivelés le long des parcelles ceintes de murs en pierres. Ce sont les fameux "clos" correspondant à un climat bien délimité.


L'itinéraire conseillé aux vélos ne ménage pas leurs conducteurs. Dans les villages aux noms prestigieux, chaque maison est un caveau de vigneron. 


Voilà à quoi ressemble notre attelage en journée
Les vignes couvrent les coteaux escarpés, mais ont également envahit la plaine, créant une mer de vigne.



 Le ciel est gris, la mer est verte, laisse un peu la fenêtre ouverte. 

Les fameux Clos bourguignons sont des "Climats" délimités par des murets en pierres

Après avoir traversé les noms mythiques de Chassagne-Montrachet, Meursault, Volnay et Pommard, nous arrivons à Beaune pour midi. 
A Beaune, nous apercevons le toit vernissé des hospices et nous léchons les vitrines de la fameuse librairie Athanaeum de la vigne et du vin.

L'après-midi ce sera encore Aloxe-Corton, puis nous montons sur le plateau dans les Hautes Côtes de Nuits où nous avons le plaisir de découvrir des vignes larges et enherbées, un peu comme dans notre bergeracois. Comme quoi tout n'est pas serré et rikiki en Bourgogne ! 

Nous retrouvons notre ami Pierre-Yves à Nuit-St-Georges

Tout notre barda rentre dans son break avec les vélos !

Avant de rentrer chez lui à Dijon, retrouvailles au Bist'Roch, bar à vin de Nuits-St-Georges
 

Voilà pour la Bourgogne de Mâcon à Dijon ! Merci à Pierre-Yves pour son accueil ses derniers jours. Nous voilà prêts à repartir pour l'Auxerrois et le Sancerre.

dimanche 23 juillet 2017

Ils sont partis... mais où vont-ils ??

Salut,

Certains d'entre vous se disent peut-être, suite à notre dernier article : "bon ils sont partis c'est bien gentil, mais au fond on ne sait même pas où ils vont et ce qu'ils font !". C'est tout à fait pertinent. Donc un petit rappel de notre parcours sur carte (cf articles anciens) :  

Trajet prévisionnel différent de notre trajet réel effectué (carte plus précise à venir)



Nous effectuons dans un premier temps un tour de France en commençant par les vignobles de Bourgogne et de la Loire. Trajet en couleur ORANGE sur la carte.


Nous nous sommes rapprochés en nous rendant d'abord en Ardèche pour un mariage. Nous y avons rencontré un de nos sponsors, M. HP Pellet, qui nous a fabriqué et installé les pièces sur lesquelles nous arrimons nos sac à dos.

Un travail d'orfèvre, Merci M. HP !

A droite, monsieur HP, ingénieur mécanique et jardinier amateur
En espérant que cette courte mise au point vous a été utile. 
Bien oenologiquement,
B&B