lundi 13 novembre 2017

Vendanges à Monbazillac et réflexions pour notre installation

Vendanges à Monbazillac et réflexions pour notre installation

En septembre et octobre, nous vendangeons 3 jours à Monbazillac chez un ami vigneron : Dominique Vidal. 
Dominique a réduit ses surfaces au cours de sa carrière, jusqu'à 3-4 ha de vignes en sémillon, sauvignon, sauvignon gris et muscadelle. Il produit exclusivement du Monbazillac, de très bonne qualité avec des tris très pointus. Cette année, ce sont ses dernières vendanges car il part à la retraite.

Mais en quoi consistent les tris ? Le monbazillac est un vin liquoreux tout comme le sauternes par exemple, ou encore certains coteaux du layon (voir notre article sur les vins du Domaine de Juchepie).
Le raisin récolté doit être très riche en sucre. Pour cela, on laisse s'installer le botrytis, la fameuse "pourriture noble". Ce champignon se développe à la faveur des brouillards d'automne et s'attaque à la peau des raisins, la rendant perméable. Dès que le soleil et le vent dissipent les brumes, ils font évaporer l'eau des grappes botrytisées et concentrent ainsi le sucre et les arômes dans les baies. 
Ces vendanges tardives nécessitent beaucoup d'attention car des pourritures moins nobles peuvent parfois s'installer, et pour les jolies grappes, il faut cueillir au stade optimum de botrytisation en fonction des besoins. Si on attend trop, le volume de jus après pressurage sera d'autant moins important, et le taux de sucre sera vraiment très élevé. 
Les tris consistent donc à couper uniquement les grappes atteintes de pourriture noble. Certains vignerons comme Dominique, ne coupent que la moitié de grappe botrytisée, et vont même jusqu'à ne faire tomber que quelques baies de la grappe. 
Le premier tri est notamment primordial car il permet d'enlever tout ce qui pourrait mal évoluer (selon les conditions météo), et de se faire une idée de l'avancement de la maturation.



Ici, des belles grappes dorées de Sémillon qui seraient idéales pour un Bergerac sec ou moelleux.



Ici, les raisins ont commencé à botrytiser, et prennent une teinte violacée. Mais ici, on est sur du sauvignon gris, qui est naturellement rose ... Le tri est plus difficile.

Et enfin, le stade optimal où la grappe devient carrément velue, et les grains virent au marron




Fin septembre, nous faisons une journée de premier tri chez Dominique avec un ramassage en caissettes. 


Dominique

Jean, ami de Dominique et fidèle vendangeur

En octobre, nous revenons quelques jours sous un beau soleil pour finir de ramasser. Cette année, le champignon est allé vite et nous pouvons déjà tout récolter dès le deuxième tri. Nous utilisons donc une benne.

Petite pause au bout du rang. On boit un coup et on se rince les mains : le raisin botrytisé, ça colle !




Voilà, les vendanges sont déjà terminées. Avec le gel qu'on a eu au printemps, Dominique n'a rentré qu'un tiers du volume de vendange par rapport à une année normale.

En parallèle, nous préparons notre installation au domaine du Petit Paris. Nous négocions de récupérer 3,5 ha de vigne avec le locataire. Puis se pose les questions d'ordre juridique, fiscal, financier, social... Ça commence à se compliquer ! Nous participons alors à une formation "structures sociétales" avec Francis Varennes organisée par la Maison des Paysans de Dordogne. Le parcours d'installation se transforme en vrai parcours du combattant quand il s'agit de prendre en compte toutes ces dimensions. Quand on se rend compte du nombre de démarches administratives et de tout ce qu'il va falloir payer pour faire tourner le domaine, ça décourage un peu. Nous décidons donc de faire au plus simple ! Dans un premier temps, Bastien sera exploitant individuel et Blandine sa conjointe collaboratrice...

Cette formation nous permet aussi de rencontrer d'autres jeunes installés ou en cours d'installation.
Il y a Barthélémy qui reprend  avec sa femme l'élevage de cochons gascons où nous prenons habituellement notre cochon annuel.
Manon et Clément sont paysans boulangers. Lui est exploitant individuel, elle est conjointe collaboratrice et cherchent une formule plus équitable.
Thibaut et Florian sont ingénieurs agronomes et s'installent à Monbazillac sur 4 ha de vignes en coopérative avec élevage de poules et de moutons. 
Ce fût aussi l'occasion de voir notre amie Myriam qui est animatrice à la maison des paysans à titre principal maraîchère le reste du temps avec son compagnon.

Prochaine étape : L'île de La Réunion. Décollage le 15 novembre ... A bientôt !

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