jeudi 31 août 2017

Cheverny et Cour-Cheverny

Cheverny et Cour-Cheverny les 2 et 3 août. 

(RAPPEL : vous pouvez agrandir les images en cliquant dessus ! et n'hésitez pas à commenter pour plus d'interactivité !)


2 aout 2017, 37 km
Nous avons rendez-vous chez Philippe Tessier à Cheverny. En traversant le village, on passe le chateau qui servit de modèle à Hergé pour Moulinsart, sans avoir le temps de le visiter, mille sabords !  
L'appellation Cheverny regroupe environ 600 ha de vignes. Les cépages plantés sont assez divers : gamay, pinot noir, cot (= malbec), ou encore Pineau d'Aunis pour les rouges ; sauvignon, chardonnay, et menu pineau (= Orbois) pour les blancs.
Sa voisine, l'appellation Cour-Cheverny, ne fait elle qu'une soixantaine d'ha, cultivés exclusivement en Romorantin vinifié en blanc sec. 
Ce cépage originaire de Bourgogne a été "importé" et baptisé par François premier au 16°siècle alors qu'il possédait une résidence à Romorantin. Aujourd'hui, il n'existe plus que sur les 60 hectares de Cour-Cheverny !
Ces appellations sont assez récentes, car elles ont été créées dans les années 90. Les sables de Sologne donnent des sols siliceux sur lequel sont cultivées aussi traditionnellement des asperges.

Philippe Tessier exploite 24 ha mais depuis 2 ans, le gel ne lui laisse que 10 hL/ha de récolte à peine. Le moral n'est pas au plus haut, et le vigneron bichonne donc ses anciennes cuvées en les stockant dans un chai isolé et climatisé à 13 °C.

Beau moment de partage avec Philippe Tessier autour d'un excellent cour-cheverny !

Pour les vinifications, Philippe Tessier est peu interventionniste. Il laisse les fermentations malo-lactiques se faire sur les blancs y compris sur les sauvignons, contrairement à ce qui se fait chez nous. Et pour autant les vins n'ont pas la mollesse (manque d'acidité) qu'on pourrait croire. 
 « Les vignes, travaillées depuis longtemps, vont chercher en profondeur acidité et matière, ce qui donne une belle minéralité au vin », explique le vigneron.
Le romorantin nous plaît beaucoup lors de la dégustation des cour-cheverny de Philippe. Avec des notes d'abricot et de grillé, c'est un cépage ayant de la matière qui supporte bien le vieillissement. Les rouges en Cheverny, à dominante pinot noir, sont également très bien faits.
Philippe ayant fait un voyage inspirant en Géorgie, nous finissons par un vin blanc à macération longue en amphore enterrée. Ce romorantin, élevé sur lies depuis deux ans, est bientôt prêt pour la mise en bouteilles. Ce n'est pas encore un vin orange, mais c'est quelque chose de différent d'un blanc sec. De la matière, des tanins, légèrement oxydatif car ne contenant aucun sulfite...

Départ de chez le vigneron : attention à l'équilibre !


Nous repartons avec deux bonnes bouteilles à partager avec nos hôtes du soir. Nous avons contacté Nathalie et Jean-Paul via le réseau Warm Shower dédié aux cyclotouristes. Nous partageons leur repas et dormons dans un bon lit. Nathalie travaille à pôle emploi mais se révèle maître verrier spécialisée en vitraux à ses heures. Merci à eux pour leur accueil ! 

Nous nous arrêtons à l'improviste à la maison des vins de Cheverny, peu avant la fermeture. Ici, ils ont développé un concept original et futuriste que nous n'avons hélas pas le temps de tester. Sur les présentoirs lumineux, sont disponibles les vins de presque tous les vignerons de l'appellation. On choisit un forfait de x verres de dégustation, et on se sert soi-même les cuvées voulues en déambulant. Le verre fourni est équipé d'une puce qui déclenche le robinet de vin quand on l'approche de la cuvée choisie !!


 




















La traditionnelle démonstration du pliage - dépliage de nos Brompton à nos hôtes, impressionnés. Et l'éternelle question qui revient si souvent : - " Et vous arrivez quand même à avancer avec ces petites roues ? ". Et notre réponse immuable : - " oui oui très bien vous pouvez essayer !"
Des p'tites roues, des p'tites roues, toujours des p'tites roues !






Jeudi 3 août, 37 km, Total 668 km
Quelques km après le départ, nous stoppons à l'improviste chez Luc Percher, sur les conseils de Nathalie. En plein travaux dans son chai, Luc accepte de nous parler quelques minutes, qui se transforment vite en deux bonnes heures ! Ancien éleveur, il s'est installé en 2005 en vigne, sur 9 ha. Également sur Cheverny, Luc vend son vin en IGP, vin de France ou Cheverny selon les années. Il a créé sa propre marque « l'Epicourchois – Luc Percher », et il communique plus là-dessus que sur l'appellation. Ces deux heures sont encore riches en conseils, l'homme étant généreux et dans la transmission. Tout comme son collègue Philippe Tessier, Luc est peu interventionniste au chai, quitte à devoir attendre que les fermentations se finissent naturellement. 
Pour autant « il faut être vigilant en permanence » nous assure-t-il. Nous repartons gonflés en direction des bords de Loire, après une bonne dégustation qu'il a apprécié tout autant que nous. « On a quand même parfois besoin de prendre une pause » nous dit-il alors que nous cherchons les mots pour le remercier du temps passé avec nous. 

Visite à l'improviste chez Luc Percher, créateur du vin "L'Epicourchois", contraction d'Epicure et de Courchois (habitant de Cours-Cheverny)

De Cheverny, nous retiendrons avant tout l'importance de prendre en compte les mauvaises années dans le calcul de nos coûts pour le projet d'installation. Un prix de la bouteille fixé trop bas au départ est difficile à augmenter par la suite. Pourtant, à Cheverny par exemple, il n'y a eu que deux années à rendement « normal » sur les six dernières années. Entre le gel, la grêle et les maladies, les viticulteurs jonglent avec les assurances et les investissements dans des équipements antigel (tours, aspersion). En tant que jeune installé, ce genre de série climatique peut être fatal... 

Pause pic-nic près d'un champ de tournesols


 

Nous gagnons finalement les bords de Loire où nous réparons à grand peine une crevaison sur chaque vélo, le temps de nous remémorer comment fonctionne cette fichue colle à rustine. Finalement, nous trouvons un bivouac idéal au bord de l'eau, du côté de Chaumont sur Loire

 
Nous trinquons aux vignerons de la Loire à la bière artisanale pour changer un peu du pinard qu'ils nous ont si généreusement fait découvrir.

 
La Loire majestueuse nous souhaite une bonne nuit, tranquille comme ses eaux encore limpides à ce niveau du parcours.
 





 

2 commentaires:

  1. Vous êtes très beau dans le soleil couchant. Ça fait plaisir de suivre vos rencontres, vous pourrez bientôt publier un livre de citations des vignobles! Gros bisous et à bientôt!

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  2. Merci Camille !
    Pour le livre, c'est prévu ! Quand on aura le temps d'approfondir. Bon préparatifs à vous ! J'espère que tu te réaclimate bien à Juvisy. Grosse bise

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