Cheverny et Cour-Cheverny
les 2 et 3 août.
(RAPPEL : vous pouvez agrandir les images en cliquant dessus ! et n'hésitez pas à commenter pour plus d'interactivité !)
(RAPPEL : vous pouvez agrandir les images en cliquant dessus ! et n'hésitez pas à commenter pour plus d'interactivité !)
2 aout 2017, 37 km
Nous avons rendez-vous chez
Philippe Tessier à Cheverny. En traversant le village, on passe le
chateau qui servit de modèle à Hergé pour Moulinsart, sans avoir
le temps de le visiter, mille sabords !
L'appellation Cheverny
regroupe environ 600 ha de vignes. Les cépages plantés sont assez
divers : gamay, pinot noir, cot (= malbec), ou encore Pineau d'Aunis
pour les rouges ; sauvignon, chardonnay, et menu pineau (= Orbois)
pour les blancs.
Sa voisine, l'appellation
Cour-Cheverny, ne fait elle qu'une soixantaine d'ha, cultivés
exclusivement en Romorantin vinifié en blanc sec.
Ce cépage originaire de
Bourgogne a été "importé" et baptisé par François
premier au 16°siècle alors qu'il possédait une résidence à
Romorantin. Aujourd'hui, il n'existe plus que sur les 60 hectares de
Cour-Cheverny !
Ces appellations sont assez
récentes, car elles ont été créées dans les années 90. Les
sables de Sologne donnent des sols siliceux sur lequel sont cultivées
aussi traditionnellement des asperges.
Philippe Tessier exploite 24 ha mais depuis 2 ans, le gel ne lui laisse que 10 hL/ha de récolte à peine. Le moral n'est pas au plus haut, et le vigneron bichonne donc ses anciennes cuvées en les stockant dans un chai isolé et climatisé à 13 °C.
Beau moment de partage avec Philippe Tessier autour d'un excellent cour-cheverny ! |
Pour les vinifications,
Philippe Tessier est peu interventionniste. Il laisse les
fermentations malo-lactiques se faire sur les blancs y compris sur
les sauvignons, contrairement à ce qui se fait chez nous. Et pour
autant les vins n'ont pas la mollesse (manque d'acidité) qu'on
pourrait croire.
« Les vignes, travaillées depuis longtemps, vont chercher en profondeur acidité et matière, ce qui donne une belle minéralité au vin », explique le vigneron.
« Les vignes, travaillées depuis longtemps, vont chercher en profondeur acidité et matière, ce qui donne une belle minéralité au vin », explique le vigneron.
Le romorantin nous plaît
beaucoup lors de la dégustation des cour-cheverny de Philippe.
Avec des notes d'abricot et de grillé, c'est un cépage ayant de la
matière qui supporte bien le vieillissement. Les rouges en Cheverny,
à dominante pinot noir, sont également très bien faits.
Philippe ayant fait un voyage
inspirant en Géorgie, nous finissons par un vin blanc à macération
longue en amphore enterrée. Ce romorantin, élevé sur lies depuis
deux ans, est bientôt prêt pour la mise en bouteilles. Ce n'est pas encore un vin
orange, mais c'est quelque chose de différent d'un blanc sec. De la
matière, des tanins, légèrement oxydatif car ne contenant aucun
sulfite...
Départ de chez le vigneron : attention à l'équilibre ! |
Nous repartons avec deux
bonnes bouteilles à partager avec nos hôtes du soir. Nous avons
contacté Nathalie et Jean-Paul via le réseau Warm Shower dédié
aux cyclotouristes. Nous partageons leur repas et dormons dans un bon
lit. Nathalie travaille à pôle emploi mais se révèle maître
verrier spécialisée en vitraux à ses heures. Merci à eux pour
leur accueil !
La traditionnelle démonstration du pliage - dépliage de nos Brompton à nos hôtes, impressionnés. Et l'éternelle question qui revient si souvent : - " Et vous arrivez quand même à avancer avec ces petites roues ? ". Et notre réponse immuable : - " oui oui très bien vous pouvez essayer !"
Des p'tites roues, des p'tites roues, toujours des p'tites roues !
Jeudi 3 août, 37 km, Total 668 km
Quelques
km après le départ, nous stoppons à l'improviste chez Luc Percher,
sur les conseils de Nathalie. En plein travaux dans son chai, Luc
accepte de nous parler quelques minutes, qui se transforment vite en
deux bonnes heures ! Ancien éleveur, il s'est installé en 2005
en vigne, sur 9 ha. Également sur Cheverny, Luc vend son vin en IGP,
vin de France ou Cheverny selon les années. Il a créé sa propre
marque « l'Epicourchois – Luc Percher », et il
communique plus là-dessus que sur l'appellation. Ces deux heures
sont encore riches en conseils, l'homme étant généreux et dans la
transmission. Tout comme son collègue Philippe Tessier, Luc est peu
interventionniste au chai, quitte à devoir attendre que les
fermentations se finissent naturellement.
Pour autant « il faut être vigilant en permanence » nous assure-t-il. Nous repartons gonflés en direction des bords de Loire, après une bonne dégustation qu'il a apprécié tout autant que nous. « On a quand même parfois besoin de prendre une pause » nous dit-il alors que nous cherchons les mots pour le remercier du temps passé avec nous.
Pour autant « il faut être vigilant en permanence » nous assure-t-il. Nous repartons gonflés en direction des bords de Loire, après une bonne dégustation qu'il a apprécié tout autant que nous. « On a quand même parfois besoin de prendre une pause » nous dit-il alors que nous cherchons les mots pour le remercier du temps passé avec nous.
Visite à l'improviste chez Luc Percher, créateur du vin "L'Epicourchois", contraction d'Epicure et de Courchois (habitant de Cours-Cheverny) |
De
Cheverny, nous retiendrons avant tout l'importance de prendre en
compte les mauvaises années dans le calcul de nos coûts pour le
projet d'installation. Un prix de la bouteille fixé trop bas au
départ est difficile à augmenter par la suite. Pourtant, à
Cheverny par exemple, il n'y a eu que deux années à rendement
« normal » sur les six dernières années. Entre le gel,
la grêle et les maladies, les viticulteurs jonglent avec les
assurances et les investissements dans des équipements antigel
(tours, aspersion). En tant que jeune installé, ce genre de série
climatique peut être fatal...
Pause pic-nic près d'un champ de tournesols |
Nous
gagnons finalement les bords de Loire où nous réparons à grand
peine une crevaison sur chaque vélo, le temps de nous remémorer comment fonctionne cette fichue colle à rustine. Finalement,
nous trouvons un bivouac idéal au bord de l'eau, du côté de Chaumont sur Loire.
Nous trinquons aux vignerons de la Loire à la bière artisanale pour changer un peu du pinard qu'ils nous ont si généreusement fait découvrir. |
La Loire majestueuse nous souhaite une bonne nuit, tranquille comme ses eaux encore limpides à ce niveau du parcours. |
Vous êtes très beau dans le soleil couchant. Ça fait plaisir de suivre vos rencontres, vous pourrez bientôt publier un livre de citations des vignobles! Gros bisous et à bientôt!
RépondreSupprimerMerci Camille !
RépondreSupprimerPour le livre, c'est prévu ! Quand on aura le temps d'approfondir. Bon préparatifs à vous ! J'espère que tu te réaclimate bien à Juvisy. Grosse bise